Donc on fait comme quand on était gamins : ceux qui savent lire... lisent et les autres regardent les images (lol)
ALLER, Samedi 13 août 10h je ferme la barrière de mon chemin de terre et je pars plus ou moins réveillé pour un petit périple de 350 km mais d’une durée estimée de 7h selon mon logiciel de navigation ! J’ai opté pour l’équipement complet : rangers (plus de sous pour me payer de « vraies » bottes de moto mais les rangers de surplus feront finalement très bien l’affaire), blouson et pantalon de cuir. Je craignais un peu de mourir de chaud avec le pantalon mais il n’en fut rien. Il faut dire que le mistral de la veille avait rafraîchi l’atmosphère et que les vallées drômoise et alpine furent toujours ventée ce qui, combiné à l’altitude générale (de 500 à 1300 m), limita l’effet d’un soleil présent du début à la fin de l’itinéraire !
Je m’étais pondu un road book maison : 1m50 d’une bande de papiers collés bout à bout de 10 cm de large avec la route surlignée en rouge, le tout scanné à partir d’une carte routière du secteur.
Au retour me suis moins cassé la nénette, glissé la carte sous le tank panel et puis voilà!
1ère étape :
Ansouis/Apt : tranquille, le top case plein et lourd à l’arrière ne pose pas de problème de conduite particulier. Embouteillage à Apt : vive le 15 août… et la moto qui me permet de remonter tranquillement la file de voiture sous un soleil qui commence à chauffer.
2ème étape :
Apt/Sault : ceux qui furent de la sortie « Toulourenc » connaissent la route des gorges de la Nesque, mais j’avais choisi un autre chemin plus direct en passant par St Saturnin, la D230 et le col de la Liguière. 20 km de routes désertes sans quasiment aucune intersection où je pensais que certains auraient pu faire chauffer les poignées au petit matin. Moi j’enquillais ça pépère comme d’hab’. lol.
3ème étape
Sault/Montbrun/St Auban sur l’Ouvèze : alors que je roulais tranquille dans les petites gorges désertiques du Toulourenc quel ne fut pas ma surprise de découvrir un château, celui d’Aulan, surgit au milieu de nulle part au détour d’un virage… La photo parle d’elle-même, on se croirait presque dans un Walt Disney !
(Passage à La Rochette sur Buis : il parait que c’est le pays de l’abricot. Passionnant non ? lol)
Autre surprise en débouchant, c’est le cas de le dire dans le village de St Auban sur l’Ouvèze : un virage à droite avec un muret et pouf, sans prévenir, vous êtes en plein cœur du village et d’une minuscule rue aque plein des piétons… Arsouilleurs : méfiance !
Ligne droite
Virage
Village... oups! lol
4ème étape
St Auban sur l’Ouvèze/Remuzat : les lavandes ne sont pas toutes récoltées ni distillés à cette altitude. Du coup on s’en prend encore plein les narines et ça fait du bien.
Gros pétard!!!
Pour une fois que le "purin" sent... la lavande
Je m’enfonce dans la Drôme profonde par le col de Peyruergue. Deux jeunes en voiture font la course dans la descente, heureusement l’attaque du col est bordée par des champs et la visibilité excellente ce qui nous permet à tous trois de nous éviter poliment (lol).
C’est en repartant qu’un doute me saisit. Ca fait un sacré bout de temps que j’ai pas croisé une… station essence. J’ai 230 bornes d’autonomie environ avant la réserve, et j’en suis à 160, mais vu le désert dans lequel je suis en train de m’enfoncer, quand rencontrerai-je la prochaine pompe ? Ou comment se faire peur tout seul ! (lol). Passage du Col du Soubeyran : 994 m, (putain y zaurait pu faire un effort pour atteindre les 1000 ! lol). Il y fait frais et ça fait du bien !
De là-haut on sent que l’on quitte définitivement la Provence. J’en profite pour faire un petit cliché qui embrasse toutes nos chères vallées, le Luberon et le Ventoux (le plus haut au fond… snif).
Côté Provence!
Côté Drôme!
Descente vers Remuzat et mon compteur – kilométrique – augmente tandis que mon réservoir se vide !
Ca me tracasse et pour un peu j'embrassais les poules de la fermière... lol
(cliché pris au retour, voir plus bas!)
Arrivée sur Remuzat : première maison la perception ! Ouf s’il y a une perception il DOIT y avoir du carburant. Effectivement il y a 3 pompes qui se courent après sans la moindre station autour.
Coup de pompe à Remuzat
Je poiraute derrière un hollandais avant de pouvoir me servir tandis qu’un autochtone en Ducati Multistrada arrive et me fait la causette. Il me vante les qualités de sa machine qu’il a acquise depuis 15 jours et que sa femme/passagère apprécie aussi ! Après 2 h de route solitaire il m’aurait dit qu’il adorait son solex j’aurais été d’accord! lol Ca fait du bien de tchatcher un peu !
A noter à Remuzat un bar resto ombragé le long de la route avec immense parking… Qui sait un jour ça pourra servir… lol (yes : au retour)
Le petit resto du midi
5ème étape
Rémuzat/Die : ouf. Bien m’en a pris de taper la discut’ parce que là je m’enfonce dans la Drôme profonde et sauvage ! Croiser une voiture ou un humain tient du miracle. Et l’entrée de chaque hameau est précédée d’un panneau « publicitaire » – financé par le Conseil Général!
C'est bon pour le moral!
Ceci dit que « La Montagne est belle » comme le chantait Ferrat et même si les bipèdes sont rares je me rattrape en causant avec les chèvres à la fin d’une superbe portion de route récemment refaite le long de la Montagne de Longue Serre mais… parsemée de traîtres gravillons.
Causette!!!
Vous les voyez mes gravillons???
Après le Col des Roustans (1030 m : Yes !) la descente vers St Nazaire le Désert (porte bien son nom celui-là, lol). Un conseil pas tomber en panne. Ici les seuls réseaux dispos sur votre portable sont : "pas de réseaux" ou "urgences seulement" et ça pendant des bornes! Pradelle, petit hameau mais avec petite infrastructure d’accueil, piscine, (si !) et bungalow (da da dir la da da…) puis J’AI FAIM ! Je me pose alors sur une minuscule aire aménagée dans un virage planté au dessus de la Roanne (rivière) et au milieu d’interminables lacets sauvages (musique) !
Casse croûte!
Après quoi les premières voitures garées au bord de la route m’indique que cette petite rivière s’avère être un superbe coin de baignade sauvage pour les habitants du coin. Et effectivement les beaux coins se succèdent ainsi que des trous d’eau cristalline et très tentante après ces longues heures de route.
Et glou et glou...
Sachant ce qui m’attend encore je résiste à la tentation et achève enfin cette traversée, belle mais un peu longuette du désert drômois !
De Die je ne verrai rien (ses feux rouges et ses embouteillages, lol) puisque, par chance, mon itinéraire bifurque juste à l’entrée de la ville direction le Vercors !
6ème étape
Die-Veurey : alors là les amis, après des dizaines de bornes au revêtement inégal et à l’étroitesse traîtresse j’attaque l’ascension du col de Rousset sur un piste de GP moto : un boulevard, une merveille, un rêve!!! Certains d’entre vous ont peut-être déjà eu l’occasion de gravir ce col. Si ce n’est pas le cas vous pouvez immédiatement enfourcher votre bécane favorite, emprunter la route la plus courte pour foncer jusqu’à Die (ou vous le faire dimanche 21) et la vous payer l’une des plus belle tranche de conduite et de pilotage sur route ouverte qu’on puisse espérer !
Regardez la photo!
Elle a été prise du sommet du col et on croirait presque que la route a été redessinée avec Photoshop tellement elle est belle ! Même moi (c’est tout dire) je me suis pris au jeu « d’attaquer » ces virages, ces épingles, ces gauche-droite sur un revêtement d’exception, le tout sur 15 km durant lesquels la visibilité est quasiment toujours excellente ! Cerise sur le gâteau la température de plus en plus fraîche au fur et à mesure de la grimpette vous incite à vous dépenser sans compter pour doubler tout ce qui se présente devant vous!
Au parking du sommet une Kawa 10r immatriculée 84 (Bollène) me fait de l’œil. Je prédis à son conducteur une descente d’enfer… Mais je sens que je le « terrorise » plus qu’autre chose…
Le passage du tunnel me fait pénétrer de plain pied dans le Vercors!
Changement de paysage, tout est vert, les routes sont noires et belles : le Vercors est Riche !
La preuve en image avec cette photo de la route reliant St Aignan en Vercors (où je m’arrête boire un petit café et fumer mon traditionnel cigare… lol) à St Martin en Vercors. Regardez sur la carte : elle est Minuscule ! En réalité elle est telle que vous pouvez la voir ci-dessous !!!
Le passage des Gorges de La Bourne (splendide, mais j’ai la flemme de m’arrêter) me donne l’occasion de faire un petit bout de chemin avec une… Ducati Multistrada !!! Encore ! Avant que je ne bifurque vers Autrans tandis qu’elle continue sur Villard de Lans.
Arrivée à Autrans : la Mecque du ski de fond. Autrans : ses pistes de ski de fond et ses vaches, ses vaches et ses pistes de ski de fond, et, oh surprise son tremplin de saut à ski !
La photo écrase le dénivelé mais à l’œil nu on se dit qu’il y en a qui ont des c…... quand même !
Autrans-plin!
Au départ d’Autrans je vois que le col du Mortier est fermé mais comme je connais pas la carte par cœur je n’y prête pas trop attention. Ouai ben j’aurais du ! Putain de bordel de merde j’arrive à l’entrée du tunnel et il est bien fermé l’enfoiré !
Fermé?
En « bon» trialiste et breton têtu je fais quand même un petit repérage à pied du passage éventuel.
Vraiment fermé!
Ca me rappelle des souvenirs : le tunnel militaire du Parpaillon (en bout de vallée de Ste Anne la Condamine), un jour de printemps seul au milieu des marmottes et des bouquetins (j’ai les photos) 50 cm de glace à l’entrée du tunnel, 50 cm d’eau au milieu, 50 cm de glace à la sortie. J’y vais j’y vais pas, j’y vais j’y vais pas. J’y suis allé et c’est passé mais à l’époque j’avais une bécane de Trial !!! Là j’ai un « machin » de 300 kg avec mes bagages et 5h de route dans les pattes. Même si je suis guère fatigué : ah merveilleuse Kawa ! lol
Finalement je préfère rester raisonnable pourtant je n’étais qu’à quelques km seulement de Veurey-Voroise. Fait chier. En plus aucun moyen de prendre un petit chemin pour contourner, rien, aucune solution de rechange, faut faire demi tour : les boules. Retour à Autrans : ses pistes de ski de fond, ses vaches, ses vaches, ses pistes de ski de fond. Putain je HAIS le ski de fond !!! Obligé de me taper la route des touristes par Lans en Vercors et (la quasi) unique descente vers Sassenage (banlieue de Grenoble) genre Grand Prix de l’Autocar et du Camping Car réunis ! Ceci dit je reste calme, je fais pas n’importe quoi, je me plante derrière les caisseux et je décompresse !
La fin de l’itinéraire sera sans surprise. Je connais cette portion là par cœur. Passage par St Laurent du Pont et le monument funéraire de sa discothèque maudite le « 5/7 »: 144 de morts dans un incendie dans les années 70 ; drame national !
Avant de retrouver avec délices les merveilleuses rives du magnifique Lac d’Aiguebelette sur le coup des 18h30!
Une Kawa au lac!
Ce qui fait un total de 8h30 au total. Mais si on retire l’épisode Tunnel du Mortier plus 2 ou petites hésitations et erreurs de parcours on arrive grosso modo aux 7h initialement prévues. Ceci au rythme de conduite « Adrien+VN Classic » bien entendu. lol