BALADE - Echappée belle dans l' Algarve en 900 Diversion !

de la Diversion !
Celle-ci tourne comme une horloge, je roule à vitesse modérée, entre 100 et 130 k/h, selon la densité de circulation. Plus il y a de véhicules, moins je roule vite !!! De temps en temps je me retrouve presque seul, en m’ éloignant des agglomérations, c’ est pendant ces moments que j’augmente progressivement ma vitesse, mais toujours dans la légalité.
La Loi est dure, mais c’ est la Loi !!!

A l’ approche des grandes villes qui longent l’ Autoroute, la circulation se fait plus dense, normal, les gens travaillent !!!
Moi je me promène...

A proximité de Perpignan, je laisse le Grand Ruban et emprunte la nationale qui va me permettre de passer la frontière Franco Espagnole par le bord de mer...

Je roule un peu moins vite, respectant la traversée des villages !
Je fais une halte, non pas pour ravitailler en carburant, mais pour le plaisir. Je m’ assoie confortablement à la terrasse d’ un petit bistrot, sur le port, je déguste un bon petit café tout en savourant une cigarette...

Il fait bon, je consulte la carte routière et je me régale déjà en voyant le tracé de la route qui me fera traverser les Pyrénées!!!
Plein de petits virolos, au départ dans le sens montant,
puis en descente vers Cadaqués...
Je me mets en route aussitôt, pressé d’ y arriver.



A suivre...

Ce n’ est pas ce qui manque, mais je souhaite trouver un hôtel qui fasse également restaurant pour ne pas avoir à me déplacer.
J’ en repère un sur la droite qui me paraît sympa.
J’ arrête ma moto sur le parking garni de trois voitures, dont une immatriculée en France et me dirige vers la réception.
Une dame d’ un certain âge me réceptionne,
normal me direz-vous puisqu’ elle est à la réception, effectivement, mais elle me réceptionne avec le sourire.
Elle a quelques chambres de libre, j’ en visite une rapidement, la pièce est petite mais accueillante, le lit semble souple, je m’ y assois, il y a un poste de télévision, une douche avec wc.
Je prends cette chambre pour la nuit.
La Dame m’ indique que je peux garer la moto dans son garage qui est vide.
Sympa la Dame !!!


Après avoir parqué ma moto et décroché les valises, je me dirige vers la chambre dans laquelle je dépose mes affaires. Je me déshabille et me dirige vers la salle de bains. La douche étant terminée, je me sens en pleine forme pour aller dîner.

Je descend vers la salle de restaurant et m’ attable en face du poste de télévision géant. Je suis seul, en Espagne, avez-vous remarqué qu’ ils n’ ont pas les mêmes horaires que nous pour se restaurer ?

Une jeune fille charmante s’ empresse de venir me voir et me demande si je désire un apéritif.
Vu que je ne reprend pas la route avant demain matin, je me permets un ric-muche qui va m’ enlever la poussière !!!

Il est vingt et une heure et je déguste mon Ricard, lentement.
L’ Espagnol dîne très tard, aux environs de vingt deux heures trente.
Par contre je les entends au bar, ils parlent haut et fort.
L’ Espagnol est comme cela, grande gueule et grand coeur,
mais surtout grande gueule...

Mon verre d’ apéro étant vide, j’ en demande un second que je savoure en regardant un match de foot à la télé, le Barça joue contre le F. C. Séville.

Un couple de Français prend place non loin de moi.
Je suppose qu’ ils sont Français car ils parlent doucement et commandent chacun un steak frites !!!
Moi je vais me laisser tenter par des encornets frits accompagnés par des petites patates à l’ eau et une bouteille de «　Sangre de toro　».

Ronaldhino vient de marquer un but venu d’ une autre planète, les clients du bar explosent de joie !!!
Je déguste mon plat tranquillement et termine la bouteille de vin avec un morceau de fromage qui ne vaut pas les fromages de France...
Je règle mon repas ainsi que la chambre, 32 euros, vraiment pas cher !!!

Je monte me coucher car je suis un peu fatigué.
Les apéros et la bouteille de vin y contribuent largement...
Je m’ endors en moins de temps qu’ il ne faut pour le dire...

Bonne nuit les Amis !

J’ ai dormi comme la Loire, je suis bien reposé et je n’ ai même pas mal aux cheveux, il est huit heures moins le quart, je saute sous la douche, me brosse les dents, m’ habille et descends prendre mon desayuno
(petit dej)...
Le bar est vide, la Dame de la veille est déjà levée, elle me sert un bol de café noir et quelques tartines de pain frais que je beurre abondamment et j’ y étale de la confiture de fraises.

J’ adore les petits déjeuners !!!


Je demande combien je dois, la Dame me réponds que le «　desayuno　» est compris dans le prix de la chambre.
Je la salue et me précipite charger ma moto des deux valises latérales.

Je reprends la route !

Il fait une bonne température, le ciel est bleu, les petits oiseaux chantent, en Espagnol, mais ils chantent, il est neuf heures,
je prends la direction d’ Alicante...


Je vais passer par l’ intérieur et non pas par le bord de mer, cela me fera gagner du temps. La route est plus vallonnée, il y a plus de poids lourds mais ça roule pas mal, je tiens le 80 / 90 km/h. de moyenne.

Je roule ainsi jusqu’ après Alicante que je contourne.
C’ est une ville que je connais bien pour y être allé souvent lors de manifestations motocyclistes. Je me concentre sur la direction à suivre : Murcie, Granada, Séville...
La température extérieure est de plus en plus élevée, je m’ en rends mieux compte lors de mes arrêts carburant.

D’ ailleurs lors d’ un arrêt j’ ôte le petit sweet que j’ ai mis ce matin sous ma veste. Il est mouillé, j’ en profite également pour changer de gants, j’ en prends une paire un peu plus adaptée à la chaleur, il doit faire 25°...
En dehors des agglomérations, le paysage est quasi désertique, il ne doit pas pleuvoir souvent par ici !!!

Je crois que certains westerns ont été tournés dans la région,
on s’ attend à voir surgir la horde sauvage ou quelques indiens !!!
En fait de temps en temps je croise un espagnol monté sur un mulet. Ils doivent se rendre aux champs pour y travailler.

On est loin des grands chefs Indiens comme Géronimo ou Sitting Bull !!!
La ville de Murcie est atteinte assez rapidement, je continue en direction de Granada, ville dans laquelle je ferais une halte !

Grenade est la capitale de la province du même nom,
située dans le sud-est de l'Espagne entre les rivages de la Méditerranée et l'arrière-pays andalou.

La ville de Granada est située au pied de Sierra Nevada, la chaîne de montagnes la plus haute de la péninsule ibérique. Jouissant de plus de mille ans d'histoire, Grenade constitue l'un des patrimoines culturels et architecturaux les plus importants d'Espagne.

En plus de l'Alhambra, les fameux palais et forteresses de la dynastie nasride, et le quartier historique maure d'Albaicín, tous deux figurant au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO, Grenade possède une cathédrale Renaissance datant du 16ème siècle et de nombreux autres monuments de la plus grande valeur.

L'Alhambra constitue le monument le plus intéressant de Grenade, la plus belle représentation de l'art arabe de tous les temps et pays. Elle s'élève du haut d'une colline appelée "Assabica," (rouge) qui domine la ville. Au IXième siècle, le fondateur de la dynaste nasride, Mohamed Ben Al Hamar, à tes souhaits, fit construire l'Alcazaba ou forteresse, qui est la partie la plus ancienne de l'Alhambra. En plus de l'Alhambra, on trouve le Generalife, résidence des rois nasrides qui comporte des fontaines et bassins élaborés au sein de jardins figurant parmi les plus beaux du monde.


Après quelques photographies prises ça et là, Grenade est vraiment une ville à visiter, je reprends ma Diversion et je continue à rouler en direction de Séville.

J’ emprunte l’ A 92, je roule tranquillement à la vitesse règlementaire sur les autoroutes Espagnoles qui est de 120 km/h.

Hormis les poids lourds, je suis le seul à respecter la vitesse.
Certaines voitures me dépassent à des vitesses folles, pire encore des transports de voyageurs me dépassent, ils doivent rouler à 130/140 km/h.
Je ne rencontre pas de motards de la Guardia civile,
je ne détecte aucun radar !!!

Je roule ainsi pendant deux heures et j’ arrive dans la périphérie de Sevilla.
La circulation se fait de plus en plus dense. Il est presque 19 heures, les Andalous rentrent du travail.
Ça roule vite, je reste sur la file de droite en tentant de sortir de l’ autoroute. Je ne désire pas entrer dans la ville, je préfère dormir en dehors.

Je passe le pont qui enjambe le Guadalquivir, nous sommes assez éloignés du littoral et pourtant passent en dessous de moi des navires de haute mer. Séville est un port en activité.

Sur une colline en face de moi se trouve une sorte de Basilique.
Partout dans la ville je distingue des clochers. Séville doit être la ville d’ Europe dans laquelle se trouvent le plus d’ édifices religieux.
L’ Andalou est croyant.

Je continue vers la frontière en laissant Séville derrière moi. Quelques véhicules immatriculés au Portugal me dépassent à vitesse grand V. Quasiment tous les pylônes électriques ont un chapeau !!!

En fait ce sont des nids gigantesques de cigognes, le temps par ici est serge, non pas serge, pardon le temps ici est clément, même en hiver. Je réduis ma vitesse et je remarque maintenant ces grands volatiles tournoyer dans le ciel. Certains d’ entre eux sont dans leurs nids.
En y regardant mieux je les aperçois.

Je stoppe quelques instant ma progression, je stationne la moto bien sur la droite, une sorte de parking en terre battue, ne me demandez pas par qui je ne le sais pas.

Je passe sur un grand pont qui enjambe un grand fleuve, les panneaux annoncent que je suis maintenant au Portugal. Je viens de traverser l’ Andalousie, je roule au Portugal sur une Autoroute et je n’ ai rencontré aucun péage !!!
C ‘est vraiment pas cher de rouler par ici.
Et je ne vous parle pas du prix du carburant !!!
Ni des consommations...

Personnellement lorsque je roule en moto, je ne bois que de l’ eau ou du café, par exemple un café se paie 0.50 d’ euro. Moi qui vient de Cannes dans les Alpes Maritimes, avec sa Croisette et son Palais des Festivals, je vous mets au défi de consommer un café à ce prix là !!!

Allez, il est temps de trouver un lit pour la nuit qui arrive vite et une assiette bien remplie... Je stoppe ma machine près d’ un hôtel qui doit faire également restaurant, vu qu’ il y a pas mal de poids lourds en stationnement.

Suivez les routiers, vous mangerez bien et pas cher !
J’ entre dans l’ établissement, je me retrouve dans une sorte de bar, bruyant, les routiers parlent entre eux à haute voix tout en se désaltérant.

Il y a autant de Portugais que d’ Espagnols...
Je m’ adresse au Patron en lui demandant dans un Espatugais de mon invention si je peux dormir ici et y dîner...

Il me répond affirmativement et me sers una Cerveza à ma demande...
Je m’ installe près d’ une fenêtre et déguste ma bière.
Un couple entre dans le bar, ils portent chacun leur casque et sont habillés de cuir. Ils ont garé leur moto sur le parking que je distingue de ma place, il s’ agit d’une Pan European rouge.
Je ne vois pas l’ immatriculation.

Ils viennent s’ installer à côté de ma table, ils sont Belges mais parlent Français. Ils me disent bonjour, je leur répond amicalement et nous entamons la discussion.

Ce couple de Belges, lui se prénomme Arno et elle se prénomme Julie, ils viennent de Lisbonne et remontent sur Séville, Alicante, Barcelone, France, Clermont Ferrand, Paris et Bruxelles...

Bref ils terminent leurs vacances. Dans trois jours ils seront chez eux...
Ils me disent qu’ ils sont partis depuis une quinzaine de jours. Ils sont descendus par la côte Atlantique, Pays Basque, Espagne et Portugal...
Courageux les deux là !!!

Arno est Instituteur et Julie est employée de banque à Bruxelles.
Ils sont sympas, n’ ont pas encore d’ enfants mais en désirent quand même deux ou trois... Ils ont la trentaine.
Bien entendu nous échangeons quelques propos sur les motos.
C’est leur troisième, ils ont commencé sur une Honda 750, la fameuse 4 pattes, d’ occasion, ensuite ils ont eu une gold 1000 d’ occase également et la Pan qu’ ils ont acheté neuve il y a six ans déjà.
Elle totalise actuellement 180500 km. Arno me vante les qualités de sa monture, que je connais déjà et me dit qu’ il souhaite acquérir une BM, le dernier modèle, le camion quoi !!!

Nous partageons le dîner, nous nous abreuvons comme il se doit. Ils ont décidé de passer la nuit ici, dans cet hôtel. Après quelques hectolitres de bière pour lui et un litre de rouge que j’ ai partagé avec Julie, nous décidons d’ aller au lit.

Il est presque minuit. Le bar est toujours aussi fréquenté, quelques dizaines de Portugais discutent en buvant des Brandy ou des bières ???

Vous me croirais sur parole si je vous dis que j’ ai dormi comme un noir !!!

J’ ouvre un oeil, le droit il me semble, le jour apparaît à travers les persiennes en bois bleu, tout est calme, il est sept heures quinze.

Je saute dans la douche, j’ y reste un moment sous le jet d’ eau chaude mais pas trop. Je fais pipi, avec ce que l’ on a bu hier soir, je fais pipi dix minutes au moins, je pense à Arno, lui il va pisser au moins trente minutes. Je sors de la douche, je m’ habille et descends prendre un café.

Je passe devant la chambre des Belges, je n’ entends aucun bruit.
Ils doivent dormir !!!

Le patron me reçoit avec le sourire, me demande quelque chose que je ne comprends pas bien, je lui réponds oui en allumant une cigarette, il me sert un café que je bois illico. Je regarde sur le parking, les camions sont tous partis, seules deux motos sont là, la Diversion et la Panam...

Je m’ attable pour prendre un petit déjeuné copieux, le matin, j’ ai faim...
Lorsque je termine mon petit dej, les Belges arrivent les cheveux en bataille. Surtout Arno, il a un peu la tête dans l’ cul comme on dit chez nous...

Ils s’ installent et prennent leur collation...

Moi je monte préparer mes affaires et charger la Diversion...
Après avoir fais la bise à Julie et serrer la paluche au gars Arno,
je reprends la route en direction de Albufera qui doit se trouver à une cinquantaine de kilomètres à l’ ouest...

Je stoppe quelques instants dans la ville de Faro, j’ en profite pour boire un petit café et prendre quelques photos. C’ est une petite ville très agréable, en complète expansion, je vois des travaux partout, des grues, des hôtels en construction, de nouveaux magasins pas encore terminés...
La population est sympathique, je taille la bavette avec quelques jeunes rencontrés ça et là...
Les Saoudiens, d’ après eux viendraient s’ installer par ici dans les futures années, ils achètent à tour de bras, construisent, rénovent, bref la deuxième langue au Portugal sera très certainement l’ Arabe dans quelques années...
A Albufera, à quelques kilomètres, se construit le plus grand port de plaisance d’ Europe, capable d’ accueillir les énormes navires de plaisance.
Plus gros encore que ceux que l’ on peut admirer dans le Port des milliardaires à Antibes en France !!!
Sacré Pétrole, tu fais vivre des milliers de gens, tu as rendus très riches quelques dizaines, tu fais mourir la Planète !!!


Je continue plus à l’ ouest, du côté où le soleil se couchera ce soir. Mine de rien je n’ ai jamais été aussi près des Amériques !!! Quelle sensation forte de savoir qu’ un océan me sépare du Nouveau Monde !!!
La circulation est tranquille, j’ ai quitté les nationales pour les chemins de traverses. De jolies maisons bordent cette petite route sympathique, les couleurs sont magnifiques, une odeur particulière monte dans mes clarines, un doux parfum que je n’ arrive pas à reconnaître.

Je vois des arbres fruitiers dans les jolis jardins et de magnifiques fleurs !
Je croise encore quelques hommes de la Terre montés sur leurs mulets, mais je dois vous dire que depuis quelques années, les Portugais ont vendu leurs terres à de riches promoteurs et pour certains leurs maisons à des Anglais et autres Danois en mal de soleil et de climat plus doux...

Je constate beaucoup plus de véhicules «　haut de gamme　» qu’ il y a quelques années en arrière.
Il y a également beaucoup de gros 4x4 de luxe !!!

Je stoppe dans un lieu-dit, il y a un petit bistrot, j’ y commande
une petite bière.

Il fait chaud, le soleil est à l’ aplomb et il tape dur. Je m’ assieds en terrasse, à l’ ombre d’ un parasol et savoure cette boisson rafraîchissante.
Je suis loin du bruit et de la foule, je suis bien !

J’ aperçois dans le ciel une cigogne qui vole lentement en effectuant de grands cercles, à peine quelques battements d’ ailes, elle semble légère, légère et gracieuse, silencieuse, elle disparaît derrière le clocher de la petite église de ce charmant et paisible village.
Je termine ma bière, l’ esprit zen !

Je ne peux aller plus loin, face à moi se dresse un magnifique phare.
Construit en 1846, c'est le plus vieux phare du Portugal, le phare du Cap Saint Vincent !



Il possède un système optique impressionnant de 4 mètres de haut.
Sa hauteur est de 26 mètres et il s'élève au-dessus de la mer à
86 mètres.
Il a été automatisé en 1982.
Sa portée est de 32 miles et son feu est à un éclat 5s.
Le phare est habité et ses abords sont visitables.

Je ne peux aller plus loin vers l’ ouest, il me faudrait un bateau !!!

Je décide de revenir tranquillement sur mes pas. Un retour en arrière en quelques sortes... Je m’ en retourne vers l’ Andalousie et j’ y passerais une nuit. Le repos est sacré, surtout quand on roule en moto...

Il fait un soleil de feu, si je m’ écoutais je roulerais torse nu !!! Mais je ne m’ écoute pas, je ne veux pas étaler ma graisse à la vue de tout le monde. En même temps je suis ici au bout du Monde, mais quand même, la sécurité avant tout, je garde mon blouson...

Je viens de faire cette route dans l’ autre sens et j’ ai l’ impression de découvrir à chaque virage un nouveau paysage, un monde inconnu. Comme c’ est bizarre. Je quitte le Portugal, j’ entre en Espagne, en Andalousie...
Le sang qui coule dans mes veines est d’ ici, pas d’ Andalousie, mais un peu plus haut, dans la province d’ Alicante.

J’ y ferais une halte afin de me ressourcer...

La circulation est quasi nulle, le moteur de ma diversion ronronne, je roule à 100 km/h, j’ éprouve une sensation de liberté, je suis bien, je me sens libre ! Libre oui, mais je viens de faire quelques centaines de kilomètres, je commence à fatiguer et éprouve le besoin de me reposer un peu.

Je trouve un petit restaurant dans un petit village, sur une petite place.
Je stationne ma moto sur sa béquille latérale et me dirige vers la terrasse de ce resto. Une dame vient vers moi et me dis dans un parfait Français : Vous voulez manger ? Elle a du voir l’ immatriculation de ma Yamaha.
Je lui répond que je désire manger, effectivement.
Je m’ installe sur cette terrasse ombragée et j’ allume une cigarette !
A peine ai-je terminé de fumer que la Dame arrive et me propose un apéritif.

Je lui dit que je préfèrerais avoir une bouteille d’ eau gazeuse et un verre.
En me ramenant à boire, elle prend ma commande. Il n’ y a qu’ un seul plat qui est le Plat du Jour !
J’ acquiesce, sans même demander ce dont il s’ agit. J’ ai faim et je mangerais n’ importe quoi…

Je termine mon plat qui était ma foi très bon, une sorte de viande avec une sauce extraordinaire et des patates… Je commande un café pour me redonner un peu la pêche. La chaleur, la fatigue et un bon repas, je me sens d’ un coup un peu plus fatigué que tout à l’ heure.
J’ étire mes jambes, je suis à l’ ombre, dans cette région de l’ Algarve, au Sud Portugal ! Ma moto est à l’ ombre, juste de l’ autre côté de cette place où quelques personnes âgées sont assises sur un banc et parlent de choses et d’ autres en faisant de grands gestes.
Il doit faire bon vivre ici, me dis-je !

Mais il faut reprendre la route, retourner vers l’ Espagne et la France où m’ attend mon épouse, Fati ! Il me reste quelques kilomètres à faire avant de la serrer dans mes bras… Je me décide à y aller, je me lève et me dirige vers le comptoir afin d’ y régler mon repas.

La dame avec un sourire me demande si je suis satisfait en me présentant la note ! Je lui répond que le repas était très bon en jetant un œil sur l’ addition. 8 euros ? Lui dis-je, étonné !
Je lui laisse 10 euros et regagne ma moto en disant au revoir à l’ ensemble des personnes présentes dans le bar.

Je roule, toujours au soleil et j’ enchaîne les virages comme un skieur passe les portes dans un slalom géant, en serrant la corde et élargissant la sortie avec un filet d’ accélération, prenant assez d’ angle pour que la machine le passe en sécurité, je me fais plaisir !

Je dépasse Séville et continue mon chemin en direction de Cordoba.

Je traverse Séville sans même m’ y arrêter, trop de monde,
trop de circulation !
Je roule sur l’ A 4, je traverse Carmona, petit village, je contourne Ecija, la route est presque rectiligne, large et bien bitumée, la circulation est rare, j’ en profite pour ouvrir un peu sur une dizaine de kilomètres je tourne la poignée de droite.

Le moteur répond, sacré petit moteur ce 900 cm3 de ma Diversion…
Au sortir d’ un virage je la sens tousser un peu !
Diantre me dis-je, la jauge d’ essence est au plus bas, le voyant clignote je coupe !
Et au ralenti je gagne une station service salvatrice que les Dieux ont placés sur ma route quelques cinq ou six cent mètres plus loin. C’ est en roue libre que je gagne la piste, contact coupé, et j’ abreuve ma Yamaha de 22 litres de carburant. Il était temps !

En me rapprochant de Cordoue, la circulation se fait plus dense.
Cordoue est une grande ville !

Cordoue (en espagnol : Córdoba) est une ville située dans le sud de l'Espagne, en Andalousie. Cordoue est la capitale de la province du
même nom.
La ville est située sur le Guadalquivir.
Elle compte 321 000 habitants.
Son centre historique est classé depuis 1984 patrimoine mondial
de l'UNESCO.

Si Cordoue est mondialement reconnue au Moyen-âge et encore aujourd'hui c'est pour sa mosquée. Celle ci fut construite en 5 étapes entre 785 et 987, chaque nouveau calife voulant l'agrandir.
Au total, elle pourra accueillir près de 35.000 fidèles, c'est la plus grande mosquée après celle de La Mecque.

Je pense qu’ une petite halte à Cordoue s’ impose, je cherche un hôtel !
Je ne peux pas passer Cordoue sans m’ y arrêter et visiter l’ Alcazar !

Alcazar, nom de plusieurs palais moresques de l'Espagne.
L'Alcazar de Cordoue, dont on a fait depuis un palais de l'Inquisition, puis un haras royal et une prison, fut construit en 786 par Abdérame Ier. Il offre l'aspect d'une vieille forteresse. Les créneaux qui le surmontent ne forment aucune saillie sur le profil du mur, mais sont rangés comme les dents d'une scie. Au contraire, dans l'Alcazar de Ségovie, paré d'une élégante couronne de tourelles, les créneaux sont placés en encorbellement; des jours, pratiqués de haut en bas dans la partie de ces créneaux qui est en saillie, permettaient aux assiégés de voir le
pied du mur sans se découvrir, et de faire pleuvoir par là les projectiles
sur les ennemis.

Cet Alcazar, jadis palais des rois, est situé sur un roc escarpé. Il passe pour avoir été fondé par les Wisigoths et embelli par les Arabes; les appartements ont varié de distribution selon les âges la cour principale et le grand escalier paraissent être de la fin du XVIe siècle.
L'une des pièces les plus remarquables est la Salle des roisn, les boiseries qui en revêtent les parois sont richement sculptées et surmontées d'une corniche supportant les statues des rois d'Oviedo, de Léon et de Castille, depuis Froïla 1er jusqu'à Jeanne la Folle ainsi nommée bien que sa folie n’ ait jamais été prouvée.
Je pense plutôt que cette jeune femme était follement amoureuse de Philippe de Habsbourg dit Philipe le Beau qu’ elle épousa à l’ âge de 18 ans. Mais ceci est une autre histoire.

Je trouve donc un petit hôtel, dans la Juderia (quartier Juif) tenu par des
Espagnols catholiques !





J' y réserve une chambre et place ma Diversion au garage,
la déleste de ses sacoches que je monte dans la chambre et m’ en vais visiter cette jolie ville à pieds.

Je passerais rapidement sur la visite de cette ville qui ne demande qu’ à être visitée !

J’ ai trouvé un petit restaurant sympa et pas cher dans le quartier Juif, non loin de mon hôtel. J’ y ai bien mangé et bien bu, un bon petit vin d’ Espagne.

Quand je dis petit vin, j’ ai quand même arrosé mon dîner avec un «　Ribera del Ruedo　» qui est un vin rouge assez boisé et qui développe des notes de prune et de mûre. Bon, la bouteille m’ a coûté plus que le repas, mais quel Vin, mes Amis !!!

Je passerais également assez vite sur ma nuit d’ hôtel qui s’ est déroulée calmement. J’ ai dormi comme la Loire !

Revenons à notre périple, il est 7:30 lorsque je quitte Cordoue et j’ emprunte La A 4, large et bien roulante.
Alors je roule…

La température est douce et agréable pour rouler en moto. Le soleil chauffe doucement l’ atmosphère, je longe le Guadalquivir, je traverse la ville d’ Andujar toujours sur cet autoroute sans m’ y arrêter, je roule à une bonne vitesse de croisière, environ 120/130 au compteur.

Après Baïlen, je dois prendre à droite sur la E 902 pendant quelques kilomètres et récupérer l’ A 32 jusqu’ à Linares.

Puis j’ emprunterais la N 322 jusqu’ à Albacète.

Je roule à une bonne vitesse de croisière comme je vous l’ ai dit, ce qui fait que j’ arrive à Albacète vers 10.30 après avoir fait 346 kilomètres et une pause carburant. Je décide donc de continuer à rouler.

En moins de deux heures et trente minutes, j’ arrive dans les faubourgs de Valencia. Je suis enfin au bord de mer, elle commençait à me manquer cette méditerranée ! Il est presque 13:00.

Je roule sur le bord de mer une vingtaine de kilomètres à vitesse réduite, la Diversion respire et reprend calmement son souffle, je stoppe dans un petit village qui se nomme Almenara, de là je rejoins carrément le bord de plage, l’ endroit se nomme Casablanca.

J’ y trouve un kiosque qui vend des casses croûtes et des boissons, je m’ assoie sur un banc, seul, face à la mer et je déguste tranquillement mon repas, la moto sous les yeux, à l’ ombre d’ un arbre semble se reposer et apprécier ce moment également.

14:00, repas terminé, nous reprenons la route qui est presque une ligne droite jusqu’ à Tarragona !

Je passe sur les 200 et des poussières de kilomètres parcourus jusqu’ ici, il est presque 17:00, je vais pousser plus loin encore une heure ou deux et puis je trouverais un hôtel qui j’ espère sera le dernier de ce voyage.

Je fais une halte carburant dans un bled dont j’ ai oublié le nom, le village est vide, la station service également, je me sers tout seul en carburant et me dirige vers le bureau afin d’ y régler ma note d’ essence.

Il n’ y a personne à l’ intérieur, tout est calme, calme et vide.
Cela m’ inquiète !

Je sors sur la piste et en m’ éloignant des pompes j’e m’ allume une cigarette à l’ ombre d’ un grand arbre.

Il n’ y a pas un souffle de vent, le feuillage est immobile.

Soudain j’ entends un véhicule s’ approcher, il s’ agit d’ une dépanneuse qui tracte une voiture. Le conducteur de la dépanneuse sort de celle-ci et se dirige dans le bureau.
Je le rejoint et demande à payer !

Étonné le gars me dit :
-Vous payez quoi ?

Je lui répond que j’ ai mis 20 litres de carburant dans ma moto !
Il regarde alors ses compteurs et me dit : - A oui, ok !

Comme dirait l’ autre «　Si j’ avais su ?　»…

Je règle ma note et reprend la route.
Trois heures plus tard je suis du côté de Girona, non loin de la frontière Française.
Je cherche un hôtel, pas longtemps car le premier sera le bon.
J’ y réserve une chambre, y dépose mes bagages, me déshabille et me jette sous la douche !
Ça fait du bien, une bonne douche me réveille un peu, je commençais à fatiguer, j’ ai passé toute la journée à rouler.

Il est 21:30 lorsque je descend au restaurant de l’ hôtel,
je suis propre et changé,
j’ ai soif et j’ ai faim. Je commande un Ricard et je m’ assoie à une table.
Au bar se trouvent pas mal de monde, sans doute quelques chauffeurs routiers et deux motards, je sais qu’ ils sont motards
car ils ont des bottes !

En même temps ils sont en tenue, ce sont deux motards de la Guardia Civile, je regarde par les baies vitrées, du côté du parking et je vois leurs deux BMW, flambant neuves.

Ils boivent l’ Apéro avec le patron de l’ hôtel !

Après tout ce sont des hommes comme nous me dis-je !!!
Je déguste mon Ricard lentement, je le savoure !
Je passe rapidement sur le dîner, certes bon mais rien d’ exceptionnel !
Je remonte dans ma chambre et m’ endort !

Je me réveille vers sept heures du matin, je regarde ma montre, me retourne et me rendors !
C’ est un bruit de couloir, dans le couloir, normal pour un bruit de couloir ! Je disais c' est un bruit de couloir qui me réveille,
il est huit heures et demi…

Je me lève et saute dans la douche. L’ eau est chaude, cela fait du bien, j’ y reste 10 bonnes minutes sans bouger, je me réveille doucement.

L’ envie d’ uriner me prend, je fais pipi sous la douche ! Ça me soulage…
Qui ne l’ a jamais fait ? On est tous pareils, nous les hommes !
Je me sèche et m’ habille avant de descendre en prenant mes deux sacoches et mon casque.
Je pose mes valises par terre près d’ une table, le casque sur une chaise et demande à la patronne un petit déjeuner, j’ ai faim !

Café con lecce o solo ? me dit-elle. Solo lui répond-je.

Quoi ? Ça ne se dit pas «　lui répond-je　» et ben moi je le dis !

De belles tartines de pain frais bien beurrées avec de la confiture, trempées dans un bon café noir fumant ! Mon Dieu que c’ est bon !
Je règle la note, la chambre, le repas du soir et le petit déjeuner :
35 euros.
Honnête comme tarif pensais-je en payant !

Je charge la mule, je chausse mon casque, mes lunettes de soleil et je démarre tranquillement en direction de la frontière.
Il est 09:30, il me reste encore un petit 540 kilomètres à parcourir.
Avec les arrêts, je compte être sur Cannes vers dix neuf heures trente ou vingt heures. Si tout va bien.

Dès la sortie de la ville, je ravitaille en carburant. Je roule, à nouveau au soleil, la route est belle, elle grimpe un peu, la végétation est plus verte par ici, le climat est moins sec que dans les régions du Sud, cela ressemble un peu à la France.
D’ ailleurs je suis les panneaux indiquant FRANCIA…



J’ arrive peinardement à la jonquera, il y a une multitude de poids lourds, de véhicules particuliers, de motos en stationnement !!!
Je vais faire comme eux, je stoppe quelques instants ma machine devant une espèce de magasin dans lequel on vend de tout, du tabac à l’ alimentation en passant par les souvenirs et des cassettes X.

J’ achète trois cartouches de cigarettes peu chères, je prends également un casse-croûte et je place tout ça dans mon top case.

Et en voiture Simone, c’ est moi qui conduis et c’ est toi qui klaxonne !

Je roule tranquillement car cela grimpe de plus en plus et la circulation est beaucoup plus chargée. Je passe la frontière sans même poser un pied à terre, le douanier me faisant signe de la main d’ avancer…

Je suis en France et je commence la descente vers Perpignan.
Jean Ferrat avait raison, mon Dieu que la montagne est belle !
J’ enroule les virages sagement en saluant de temps à autre les motards que je croise et qui se dirigent vers l’ Espagne.

Je passe Perpignan en moins de temps qu’ il n’ en faut pour le dire.
Je roule sur l’ A 9, un petit vent se lève, il me pousse dans le dos, ce doit être la Tramontane !

Montpellier se passe sans encombres, à Nîmes je bifurque sur la droite en direction d’ Arles sur l’ A 54.
Je suis les panneaux indiquant la direction d’ Aix en Provence, il fait beau, il fait chaud, ma vitesse est d’ environ 120 kilomètres par heure, tout va bien, je suis bien !

Je passe Aix et me dirige maintenant vers Brignoles, Le Luc, Le Muy, Puget sur Argens et ensuite Mandelieu et Cannes.

Il est quinze heures, je m’ arrête car j’ ai un peu faim. Je m’ achète un casse-croûte, une petite bouteille d’ eau et je fais le plein de ma moto. Elle aussi avait soif, je l’ abreuve de 18 litres d’ essence.

J’ engloutis mon casse-croûte et retourne en prendre un deuxième que j’ avale aussi promptement que le premier.
J’ humidifie mon gosier, fume une cigarette et regarde passer les voitures sur le grand ruban comme une vache regarde passer les trains, les yeux dans le vide en pensant à je ne sais quoi !

D’ ailleurs, à quoi pense une vache qui mastique en
regardant passer un train ?
Je me suis toujours posé cette question !

Arrêtons la philosophie et reprenons notre route, ou plutôt notre autoroute.

Je reprend ma vitesse de croisière 120 kilomètres heure en veillant à ralentir lorsque la vitesse est limitée à 110 !
Ce qui arrive souvent sur l’ Autoroute du Soleil.
Et en général, c’ est là que sont postés les Gens de la Maréchaussée avec les radars embarqués et autres jumelles.

Qui roule à 110 quand la vitesse est limitée à 110 ?

Je vous le demande, et je vous répond, moi.

Oui moi je roule à 110, j’ ai été flashé tellement de fois, heureusement souvent de face, d’ ailleurs dans toutes les Gendarmeries de France ils doivent avoir ma photo de face avec l’ inscription «　A rechercher　» pour excès de vitesse.

Maintenant je respecte, surtout depuis qu’ ils prennent par derrière !
Et je n’ aime pas trop me faire prendre par derrière !!!

Je passe Le Muy sans encombres, je me dirige vers le dernier péage qui se trouve vers Puget sur Argens. J’ aurais tendance à accélérer tel le cheval qui sent l’ écurie mais je maîtrise mes envies, je reste à la vitesse de 120... Je passe le péage, soulagé de quelques euros, je ne vais pas tarder à faire la dernière halte avant l’ arrivée, j’ ai soif et en même temps j’ ai encore envie de pisser.

Une fois soulagée ma soif et mon envie pressante, je reprends la route vers Mandelieu et Cannes. Pour ceux qui connaissent l’ endroit, il y a deux radars fixes dans la descente vers Mandelieu que même sans accélérer tu déclenches le flash.

Donc je freine, ma vitesse tombe à 90 et je passe tranquillement ces deux boîtes à images… Il est maintenant presque 19:30 à la pendule de la moto, c’ est plus ou moins ce que j’ avais prévu. Je sors de l’ Autoroute à Cannes Centre et descend le Boulevard Carnot pour les connaisseurs.



En bas de cet axe, je tourne à gauche en direction d’ Antibes. Je demeure à la sortie de Cannes, juste avant Golfe Juan.

Je grimpe la colline que l’ on nomme La Californie. Je suis arrivé. Je sonne, le portail s’ ouvre, je pénètre dans la Résidence…

Je béquille la moto sur le parking, commence à décharger mes valises et le top case, mon épouse arrive et me demande si ça va ?

Je l’ embrasse sans lui répondre. Ce baiser veut dire oui !

Il est vingt heures et j’ ai faim, je suis fatigué, je me glisse sous la douche et passe mon pyjama une fois celle-ci terminée !

C’ est bon d’ être chez soi !

Ma petite femme m’ a préparé à manger, nous passons à table et je lui raconte brièvement mon voyage ! Sa réponse est : «　Tu es fou !　»…
La suite de cette soirée est strictement privée !

Merci d’ avoir suivi ce périple et à la prochaine fois pour une nouvelle

«　Aventure d’ un Vieux Motard　» !